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Un accident géologique unique, une singularité dans les grands terroirs viticoles, le vignoble de Pomerol plonge ses racines dans une colline d’argile de 40 mètres d’altitude datant du tertiaire (Ère géologique de – 66 à – 2,58 millions d’années).
Les épisodes glaciaires des quaternaires ancien et moyen : Günz, Mindel et Riss ont, entre – 1,3 millions d’années et – 120 000 ans couvert cette colline de terrasses de graves. Ces graves rubéfiées, de quartz limousins et silex noirs et blonds périgourdins pour les plus anciennes d’entre elles, s’organisent donc en « terrasses ruinées par l’érosion donnant le modelé en croupe le plus favorable qui soit pour un vignoble de qualité ».
(Enjalbert H. Les grands vins de Saint-Emilion, Pomerol et Fronsac. Paris : Edition Bardi, 1983. La « géomorphologie de destruction » et les terrasses, p 121-144).
« Nous en comptons 10 (crus célèbres) (Clos l’église, La croix, Vieux Château Certan, La Fleur et le Gay (réunis), l’Evangile, Beauregard, La Conseillante, Pétrus, Croix de Gay, Petit Village) dont nous pouvons dire qu’ils forment le coeur même de Pomerol tel que le visiteur peut le découvrir dans une promenade de quelques heures »
Ce relief cependant assez plat trouve une exception topographique autour du village historique de Pomerol, le hameau de Pignon, coeur battant de l’activité vinicole du Château La Croix de Gay.
Le cépage merlot est l’interprète de la subtilité de cette mosaïque exclusive d’argile pure et graves anciennes du Günz.
Douceur du touché de bouche apportée par l’argile, opulence et gourmandise des graves les plus anciennes, exposition nord autorisant une expression fraiche et de la plus grande finesse, transfigurent en ce lieu le cépage merlot, certainement le plus exigeant de Bordeaux.
« Si l’on dit que Pomerol donne les Bourgognes du Bordelais, La Croix de Gay est probablement l’un des vvins de cette appellation qui évoque le plus un grand cru issu de pinot noir. »
Comme le Pinot Noir est, en Bourgogne, l’exégète des plus grands terroirs de la Côte de Nuit, le cépage Merlot avec son exigence de terroirs exceptionnels pour donner la pleine mesure de ces qualités uniques et sa présence quasi exclusive dans l’encépagement et l’assemblage du Château La Croix de Gay est l’interprète des graves argileuses de Pomerol.
« Cette constance est la manifestation sensorielle de ce que l’on nomme couramment, et parfois abusivement, terroir. Comme le définissait Denis Dubourdieu il s’agit de « la capacité avérée d’un territoire à produire », grâce au savoir-faire humain, des vins au goût typique »
C’est dans ce sol et sous-sol exceptionnels, veinés du rouge des oxydes de fer (crasse de fer), singularité supplémentaire du terroir de Pomerol, que le vin du Château La Croix de Gay, puise, outre sa surprenante association de générosité et de finesse, ses arômes de violette puis, à maturité de truffe.
« Une véritable liqueur ferrugineuse » est la description faite du Château La Croix de Gay, dès 1929 et sa XIe édition par l’ouvrage de référence Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite de Féret et Cocks.
Cette singularité aromatique, cette constance dans la manifestation sensorielle est probablement ce qui s’en rapproche le plus de l’essence d’un terroir, « la capacité avérée d’un territoire à produire, grâce au savoir-faire humain, des vins au goût typique » selon le grand œnologue Denis Dubourdieu.
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