Lieu
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Un lieu où souffle l’esprit

 

Vignoble et bâtiments d’exploitation du Château La Croix de Gay sont blottis autour et au cœur du hameau de Pignon.

Petit village de la « côte » nord de Pomerol, lieu unique où se côtoient en pente douce argile pure et graves du Gunz de granulométrie élevée, éléments géologiques distinctifs de la haute terrasse de l’appellation. Le nom de ce village, surplombant la rivière Barbanne (affluent de l’Isle) perpétue le souvenir d’Hélios Pignon habitant de Pomerol au XVe siècle.

Son patronyme apparait en 1477 dans la description des onze grands tènements ou « Maynes » (concessions) organisant la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (Ordo Hospitalis Sancti Johannis Hierosolymitani) en cette fin du XVe siècle marquant aussi la fin de la guerre de cent ans.

Cet ordre religieux catholique hospitalier et militaire, fondé au XIe siècle avec pour but d’assurer l’hospitalité et la défense des pèlerins dans les lieux saints, reçu, au cours de son histoire, de très nombreuses donations dont au début du XIIe siècle les « Terres de Barbanne », actuelle appellation Pomerol.

En ces « Terres de Barbanne », l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, rempli sa vocation hospitalière pour un pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle en voie d’atteindre son apogée.

La voie de Tours (voie turonensis) que suivaient les pèlerins depuis Paris empruntait sur le plateau de Pomerol la voie antique de Saintes à Saint-Emilion. La localisation exacte de « l’hôpital » de Pomerol est de nos jours oubliée mais subsiste La Croix de Gay (inscription au titre des monuments historiques), croix de carrefour du XIIe siècle sur ce pèlerinage. Ce monument est au cœur du plateau de Pomerol, en limites des ténements historiques de « La Fleur » et des « Pignon et Rougier » et non loin du ténement de la « Barrauderie » décris en 1477.

Le monument de La Croix de Gay pouvait indiquer le gué, au bas de la côte Nord de Pomerol, où les voyageurs puis les pèlerins pouvaient traverser à pied la rivière Barbanne.

Cette voie antique puis médiévale borde donc au soleil levant le hameau de Pignon, village historique de Pomerol et berceau du Château La Croix de Gay.



«ICI EN 1793 J. TREMOLIERE CURÉ DE POMEROL CACHA LES GIRONDINS PROSCRITS BARBAROUX, LOUVET, VALADY.»

S.H.A. LIBOURNE

Étrange équipage d’un avocat marseillais, d’un romancier parisien, d’un militaire issu d’une grande famille aveyronnaise, tout trois députés « girondins » en fuite suite aux journées insurrectionnelles du 31 mai et du 2 juin 1793.

 

Empruntée par l’Est à partir de cette voie de pèlerinage, laissant sur la droite le presbytère de l’époque hospitalière, l’impasse de Pignon nous conduit sur la place du village historique.

L’organisation de la place, dominée de nos jours par la façade du cuvier contemporain, est aujourd’hui comme hier presque entièrement tournée vers la production viticole. Si l’affectation de certains bâtiments a évolué il est encore aisé d’imaginer autour du puit villageois les logements, l’atelier du tonnelier, le travail à ferrer pour préparer les bœufs aux travaux viticoles et jusqu’au souvenir de l’ancienne église construite probablement en 1081 et détruite en 1897 dont les pierres furent réemployées pour la construction de l’un des chais à barriques de la propriété portant, au fronton, les inscriptions du nom du village  « Pignon » et de l’année de construction « 1898 ».

 

Une autre inscription, apposé par la Société Historique et archéologique de Libourne sur le fronton de l’ancien presbytère, perpétue le souvenir d’un épisode de la révolution française.



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